La terre a tremblé très violemment dans plusieurs régions du Sud-est de la Turquie le 6 février 2023 à l’heure où chacun dormait paisiblement au chaud alors que les températures étaient en dessous de zéro à l’extérieur. La violence du séisme fut dévastatrice et des dizaines de milliers d’immeubles, de constructions se sont affalées comme des crêpes provoquant la disparition de dizaines de milliers de personnes en l’espace d’une minute. Alors que les premiers secours s’organisaient, un deuxième tremblement de terre frappa les constructions rescapées du premier choc et le bilan de s’alourdir. La commotion se propagea très vite provoquant une vague d’émotion immense dans tout le pays et dans le monde entier.
Après la décision de fermer les écoles à cause de la neige à Istanbul et dans d’autres préfectures, ce fut le temps de déclarer le deuil national et les drapeaux aussi se sont affalés. Le temps de la recherche des survivants commença alors et nous décidâmes, à notre échelle, à Saint-Joseph de mettre en place une collecte pour les besoins les plus urgents. Une équipe de bénévoles s’est immédiatement constituée et s’est mise en contact avec les élèves de différents clubs (d’entrepreneuriat, d’environnement, de SUNPO), avec l’association des parents d’élèves et avec l’association des anciens de Saint-Joseph.
Le QG des opérations se trouvait dans la maison Caporal où élèves, professeurs, parents et anciens, se sont relayés toute la semaine pour récolter les biens de première nécessité et les envoyer à la cellule de crise de la mairie de Kadiköy, chargée d’envoyer l’aide aux sinistrés par l’intermédiaire des organismes de secours. Tous ont mis à la main à la pâte pour réceptionner les dons, les conditionner, faire les cartons et les transporter jusqu’à la mairie et ce fut une manière de ne pas tomber durant les premières journées dans la sidération à force de contempler sur les écrans l’ampleur du désastre.
Très rapidement, nous avons reçu des témoignages de sympathie et des propositions de soutien se multiplient notamment du Proche-Orient, de France, de Belgique et de Grèce et l’appel du Frère Supérieur à faire preuve de solidarité envers la Turquie et la Syrie a permis d’amorcer un grand mouvement de solidarité qui ne fait que commencer.
Vient à présent le moment de se poser quelques questions sur le plus long terme : comment pouvons-nous aider dans la durée, encore une fois, à notre mesure ? La mise en place via la fondation « De Lasalle Solidarité Internationale » d’une première campagne de solidarité pour la Turquie et la Syrie, ainsi que le réseau des anciens de nos écoles lasalliennes de Turquie, nous permettront dans les semaines à venir de mettre en place l’acheminement d’aides spécifiques autour de l’enfance et des jeunes tels qu’ils apparaîtront, car notre vocation est l’éducation. Le frère Hamilcare et Mme Laura Ballerini sont en contact avec le frère Habib Zraibi pour coordonner l’action sur place.
Nous songeons aussi au plus long terme encore et envisageons de contribuer à la reconstruction d’une école dans une des régions sinistrées tel que cela s’est fait en 2000 à Akarca suite au tremblement de terre de 1999. C’est un projet de longue haleine car pour l’instant, l’heure est encore au deuil et à l’état des lieux dans les régions touchées. Il faudra pour concrétiser ce projet immobiliser notre réseau lasallien pour contribuer financièrement à cette renaissance pour que des enfants retrouvent une école.
M. Paul Yves Georges, Directeur