Home LibanTémoignage de Stéphanie Dumont sur sa mission au Collège Des Frères – Deddeh
Témoignage de Stéphanie Dumont sur sa mission au Collège Des Frères – Deddeh

Témoignage de Stéphanie Dumont sur sa mission au Collège Des Frères – Deddeh

Témoignage de Stéphanie Dumont sur sa mission dans notre collège

4 mois au collège des frères DUMONT Stéphanie

Au cœur de l’épidémie qui affecte le monde entier, me voilà partie 4 mois au Liban pour donner des cours de français à des élèves du Collège des frères de Deddeh. Alors que les écoles sont fermées et que les cours se dispensent en ligne, notre mission s’ancre pourtant dans une réalité qui nous fait chaud au cœur : l’amour de la France et de sa langue par les libanais.

Pendant 4 mois, nous avons eu la joie de donner des cours à des élèves motivés et impliqués. Tout d’abord, nous avons été impressionnées par le niveau de français (notamment des classes de maternelle) et l’envie de toujours communiquer avec nous pour nous raconter leur week-end. Je ne me lassais pas d’entendre chaque semaine les grandes sections se lancer dans le récit de leurs aventures, et de voir derrière les caméras, des visages souriants et rieurs qui vous font oublier les difficultés de l’enseignement en ligne. Les cours d’expression orale prenaient différentes formes (jeux, vidéos, histoires, musiques, poèmes…), avec toujours pour but de faire parler au maximum les élèves et de leur apprendre de nouvelles choses.

Nous avons également eu l’opportunité d’élargir notre enseignement aux EB1 ainsi qu’aux EB4. Pour ces derniers, nous avons favorisé des cours sur la découverte de la France (ses régions et ses monuments). Quel que soit le niveau, les élèves ont toujours fait preuve d’un grand enthousiasme et leur amour du français nous allait droit au cœur. Leur curiosité, leur soif d’en apprendre toujours davantage et leur entrain naturel, ont donné à nos cours une toute autre saveur. Ils ont été le sel de ces moments de formation, en ces temps où l’apprentissage n’est pourtant pas facile. Il y a eu les cours dispensés aux élèves d’une part, mais il y a également eu la découverte du Liban et de ses habitants dont nous ne nous sommes jamais lassées. Grâce à l’école et aux responsables, nous avons eu la chance de laisser les paysages escarpés du Liban nous dévoiler leur beauté. Entre mer et montagnes, petits villages paisibles et villes énergiques, entre ruines phéniciennes et vestiges romains, nous avons découvert un pays qui, chaque jour, n’a eu de cesse de nous émerveiller. A travers les pins verts qui côtoient notre route, la roche abrupte et blanche de la de montagne crée un contraste saisissant. Au loin, la mer douce et sereine se détache de l’horizon bleuté que le soleil baigne de ses rayons dorés.

Les Saints du Liban et leur monastère ne nous sont plus inconnus et nous prions avec eux pour ce pays qui souffre. Enfin, nous avons découvert un peuple. Un peuple d’une générosité et d’une gentillesse à toute épreuve. Un peuple lumineux où brillent sans cesse l’accueil et l’amour de son prochain malgré les difficultés économiques, sociales et politiques que connait le pays. Un peuple que jamais nous ne pourrons oublier et à qui nous voulons dire mille fois merci pour tout ce que l’on a reçu d’eux.Il y aura toujours une partie indicible de mon séjour Liban. Une partie cachée de ce voyage en terre orientale. Ces choses qu’on ne peut pas dire, qu’on ne peut pas écrire. Celles qu’on a du mal à expliquer mais que l’on ressent au plus profond de soi. Ces connivences de sourires, cette entente des âmes qui se retrouvent quand la culture pourtant les oppose. Les périodes de nostalgie aussi lorsque la distance des proches et de la famille se fait ressentir. Partir c’est accepter ce manque et de ce manque nourrir quelque chose de plus grand. Une affirmation de soi peut être. Une meilleure connaissance de l’autre aussi. Par ce déracinement nous permettons la rencontre; d’une culture, d’une histoire, de coutumes et de préoccupations différentes des nôtres. Et nous nous laissons pétrir de ces découvertes qui nous font grandir. Dans ces nouvelles rencontres tombent les certitudes. Celles de penser encore que l’on perd en donnant.