L’école parallèle pour les enfants du village qui n’ont pas pu continuer leur éducation – Bayadeya – Égypte
Depuis 1984 une petite Communauté des Frères est présente à Bayadeya, village situé dans le Gouvernorat de Minia, à environ 300 km au sud du Caire.
A la fin du primaire, la plupart des élèves ne savent ni lire ni compter. Ils ne peuvent pas compter sur leurs parents qui sont absents ou analphabètes, au point qu’il n’existe pas de librairie dans le village, ni même un point de vente de journaux.
Pour remédier à ces carences, l’AHEED (Association – Catholique – de Haute-Egypte pour l’Education et le Développement) a créé de nombreuses structures : un Centre Social comprenant des clubs divers, un dispensaire, une bibliothèque et un foyer d’éducation familiale et sociale pour 150 filles. A côté existe une école primaire appelée « Ecole catholique ». A la périphérie se trouve une autre école primaire et un collège sous l’appellation « Aurore Nouvelle ». Malheureusement les familles sont assujetties à verser des scolarités relativement importantes, ce qui décourage les plus pauvres.
L’école parallèle a été fondée par les Frères en 1992 et l’AHEED a accepté de financer son fonctionnement. Le terme « parallèle » désigne une école qui échappe aux contraintes de l’enseignement officiel pour pointer sa pédagogie sur les fondamentaux « lire-écrire-compter ». Elle profite des locaux laissés libres l’après-midi par « Aurore Nouvelle » . Sa clientèle est composée aux deux tiers de filles. Près de 300 enfants la fréquentent qui, autrement, n’iraient pas à l’école « classique ». Les divisions ne sont pas établies en fonction de l’âge, mais du niveau : une grande fille de 15 ans peut côtoyer un gamin de 9 ans sans éprouver de complexe. A l’issue du 5ème niveau, un examen permet d’entrer dans un petit collège de 150 places sis dans un local du Centre Social où ils ont la garantie d’un meilleur suivi que s’ils rejoignaient le collège officiel.
L’existence d’une menuiserie attenante à l’Ecole parallèle permet aux garçons d’apprendre l’usage des outils tandis que les filles sont occupées à des travaux de couture. Hors les temps scolaires cet atelier permet de former des apprentis menuisiers. Enfin un effort est fait pour donner aux enfants le goût des livres au moyen d’un club de lecture ouvert une fois par semaine. Remarque importante :Dans tous ces domaines signalés, les Frères ont le souci de s’effacer au profit de responsables locaux et, de créateurs qu’ils étaient au départ, ils ne sont plus que des accompagnateurs. C’est ainsi que l’Ecole Parallèle a une directrice qui prend son rôle très à cœur, avec autour d’elle une équipe de femmes décidées . L’AC a un responsable général et d’autres à chaque instance. Enfin, en menuiserie, certains apprentis ayant plusieurs années d’expérience seront aptes à exercer un monitorat.
Source: l’oeuvre d’Orient.