Home Eglise et PapeLe Pape aux jeunes: «Vous avez l’enthousiasme nécessaire pour changer le cours de l’Histoire»
Le Pape aux jeunes: «Vous avez l’enthousiasme nécessaire pour changer le cours de l’Histoire»

Le Pape aux jeunes: «Vous avez l’enthousiasme nécessaire pour changer le cours de l’Histoire»

https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2025-12/pape-voyage-apostolique-liban-jeunes-bkerke-maronite-chretiens.html

Près de 14 000 jeunes libanais était réunis au siège du patriarcat maronite à Bkerké, ville située à une trentaine de kilomètres au nord de Beyrouth, pour accueillir le Pape. Après avoir écouté leurs nombreux témoignages, Léon XIV les a exhortés à ne pas céder au désespoir, mais plutôt à cultiver des amitiés fondées sur un amour sincère et à conserver l’enthousiasme nécessaire pour «changer le cours de l’histoire».

Jean-Charles Putzolu – Envoyé spéciale à Beyrouth, Liban

Venue des quatre coins du pays mais aussi de Syrie, d’Irak, d’Égypte, de Chypre et même d’Australie, la jeune diaspora libanaise était au rendez-vous ce lundi 1er décembre à Bkerké pour rencontrer le Saint-Père. Dans une ambiance joyeuse, rythmée par des chants et des prières, près de 14000 jeunes ont attendus l’arrivée du Pape Léon XIV sur le parvis du patriarcat d’Antioche des Maronites. «C’est tout le Liban qui est ici» a lancé fièrement un groupe de jeunes, soulignant la présence de non chrétiens dans la foule, colorée par des drapeaux jaune et blanc, aux couleurs du Saint-Siège. 

Léon XIV est finalement arrivé en papamobile une fois la nuit tombée, accueilli par une foule en liesse. Avant de prendre la parole, le Pape a écouté les témoignages de quatre jeunes choisis pour raconter leurs joies et leurs peines face aux nombreuses crises qui ont bouleversé leur pays. Parmi eux, Anthony et Maria, venus souligner combien l’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020 avait impacté leur cœur. La souffrance fut immense. Mais, «sous les décombres, quelque chose d’inattendu a émergé: la solidarité, l’unité et un sentiment civique renouvelé», ont-ils déclaré. Avec d’autres Libanais, ils ont retroussé leurs manches et ont déblayé les rues, réparé les maisons endommagées, accompagné les blessés et soutenu tous ceux qui avaient vécu ce traumatisme. Soudain, la communauté d’origine n’avait plus d’importance, tous étaient libanais et unis, assurent Anthony et Maria. Elie, pour sa part, a raconté qu’il lui arrivait souvent d’entendre une voix intérieure qui lui suggèrait de quitter le pays, de se sauver. «Le Liban ne m’a jamais offert de garanties, pas même le confort de savoir de quoi demain serait fait. L’effondrement économique m’a dépouillé», assure-t-il. Pourtant, Elie a choisi de rester au pays. Il se dit convaincu que les difficultés ne sont pas une invitation à fuir, mais un appel à réfléchir avec plus de lucidité, à aimer avec plus de courage et à agir pour le changement, même au prix d’un moindre confort.

Continuer de rêver

Après une écoute attentive, le Pape Léon XIV a pris la parole en anglais. «Il y a en vous une espérance, un don qui semble désormais nous échapper, à nous les adultes. Vous, vous avez le temps! Vous avez plus de temps pour rêver, organiser et accomplir le bien», a assuré le Saint-Père. Léon XIV leur a rappelé que l’histoire du Liban, bien que tissée de pages glorieuses, était marquée par des blessures profondes dont les causes dépassent les frontières du pays, et qui peinent à cicatriser. «Vous regrettez peut-être d’avoir hérité d’un monde lacéré par les guerres et défiguré par les injustices sociales», a reconnu le Successeur de Pierre, «pourtant, il y a en vous une espérance», a-t-il ajouté. «Le Liban, fleurira à nouveau» beau et vigoureux comme le cèdre, a dit Léon XIV, tout en rappelant les vertus de cet arbre emblématique du pays dont la force réside dans ses racines. S’adressant à la jeunesse libanaise, le Pape, lui a demandé de puiser dans les racines du cèdre l’engagement de ceux qui servent le pays, et qui ne s’en servent pas pour leur intérêt personnel, pour avancer sur le chemin de la justice, de la paix et du développement: «Soyez la sève d’espérance que le pays attend!». 

Le soutien de l’Église à la jeunesse 

Le Pape a invité les jeunes à s’ancrer dans le Christ pour persévérer sur le chemin de la paix. «Lui, le Vivant, est le fondement de notre confiance; Il est le témoin de la miséricorde qui rachète le monde de tout mal (…) C’est toujours en Lui et par Lui que nous avons la paix», a affirmé le Pape augustin citant l’évêque d’Hippone. Il s’agit, a poursuivi le Souverain pontife, de mettre le «toi» avant le «moi» pour aller vers le «nous», ouvert à la société toute entière. Et Léon XIV de laisser les jeunes avec ces mots: «Soyez assurés du soutien de toute l’Église dans les défis décisifs de votre vie».