Home Eglise et PapeLe Pape devant les évêques, prêtres, religieux et laïcs engagés de l’Eglise en Turquie.
Le Pape devant les évêques, prêtres, religieux et laïcs engagés de l’Eglise en Turquie.

Le Pape devant les évêques, prêtres, religieux et laïcs engagés de l’Eglise en Turquie.

https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2025-11/pape-eglise-turquie-cultiver-une-attitude-spirituelle-esperance.html

Le Pape exhorte l’Église en Turquie à cultiver une attitude spirituelle d’espérance

Au deuxième jour de son voyage sur la terre de «l’apôtre des gentils» et «terre promise» pour Abraham, «notre père dans la foi», le Pape a dans la matinée prié avec les évêques, prêtres, diacres, personnes consacrées et agents pastoraux œuvrant dans le pays. Dans la cathédrale du Saint-Esprit, il les encouragés à «cultiver une attitude spirituelle d’espérance confiante, fondée sur la foi et l’union avec Dieu», en témoignant avec joie de l’Évangile, regardant l’avenir avenir avec espérance.

Fabrice Bagendekere, SJ – Cité du Vatican

L’Église en Turquie (Türkiye), «terre sur laquelle l’histoire du peuple d’Israël rencontre le christianisme naissant, où l’Ancien et le Nouveau Testament s’étreignent et les pages de nombreux Conciles s’écrivent», dispose d’une petite communauté chrétienne, qui reste cependant «féconde comme la semence et le levain du Royaume», a reconnu Léon XIV, rappelant la richesse de la «longue histoire» dont elle est issue. Poursuivant, l’évêque de Rome a souligné que le Patriarcat Œcuménique est «un point de référence tant pour ses fidèles grecs que pour ceux qui appartiennent à d’autres confessions orthodoxes». Aussi, de nombreuses communautés chrétiennes de rite oriental, telles que les Arméniens, les Syriens et les Chaldéens, mais aussi celles de rite latin vivent encore dans cette patrie.

Cultiver la semence de la foi qui nous a été transmise

«La foi qui nous unit a des racines lointaines», toutes ancrées dans l’histoire de ce pays. Obéissant à l’appel de Dieu, en effet, Abraham notre père se mit en route depuis Ur en Chaldée, pour ensuite partir de la région de Canan, au sud de l’actuelle Türkiye, vers la Terre promise. Une fois les temps accomplis, après la mort et la Résurrection de Jésus, ses disciples se dirigèrent également vers l’Anatolie, et à Antioche – où par la suite saint Ignace fut évêque – ils furent appelés pour la première fois «chrétiens». C’est aussi à partir de cette ville que saint Paul entreprit certains de ses voyages apostoliques, en fondant de nombreuses communautés. C’est encore sur les côtes de la péninsule anatolienne, à Éphèse, que, selon certaines sources anciennes, l’évangéliste Jean, le disciple bien-aimé du Seigneur, aurait séjourné et serait mort.

En rappelant ces épisodes de l’histoire chrétienne, le Pape a voulu amener les pasteurs l’Église de la Turquie à prendre conscience que «l’histoire qui les précède n’est pas simplement quelque chose à se rappeler avant de l’archiver dans un passé glorieux». Ainsi, en adoptant «le regard évangélique, éclairé par l’Esprit Saint», il les a encouragés à «cultiver la semence de la foi qui nous a été transmise par Abraham, par les Apôtres et par les Pères».

Cultiver une attitude spirituelle d’espérance confiante

Le Souverain pontife a tout aussi rappelé à la petite communauté chrétienne turque la préférence de Dieu pour la «voie de la petitesse», soulignant que «le Royaume de Dieu ne s’impose pas en attirant l’attention, mais se développe comme la plus petite de toutes les semences plantées dans le sol». La force de l’Église, a insisté le Saint-Père, «ne réside pas dans ses ressources ni ses structures, pas plus que les fruits de sa mission ne proviennent du consensus numérique, de la puissance économique ou de l’importance sociale», mais bien au contraire, elle «vit de la lumière de l’Agneau», toujours appelée à «s’en remettre à la promesse du Seigneur: ‘‘Ne craignez point, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner son royaume’’». Ainsi, le Pape les a invités à «cultiver une attitude spirituelle d’espérance confiante, fondée sur la foi et l’union avec Dieu», en  témoignant avec joie de l’Évangile et en regardant l’avenir avec espérance.

Cultiver le sens d’écoute et d’accueil à l’égard des jeunes et des migrants

Par ailleurs, Léon XIV s’est réjoui de «certains signes de cette espérance (…) déjà bien présents» dans cette communauté, aussi «beaux» que «prometteurs». Il a cité, par exemple, les «nombreux jeunes qui frappent à la porte de l’Église catholique, en lui présentant leurs questions et leurs inquiétudes», exhortant les pasteurs spirituels à «poursuivre le travail pastoral rigoureux que vous menez à bien». Il a également encouragé à «écouter et à accompagner les jeunes», mais aussi à «prendre soin des sphères dans lesquelles l’Église en Turquie est appelée à œuvrer de manière particulière pour le dialogue œcuménique et interreligieux, la transmission de la foi à la population locale, le service pastoral aux réfugiés et aux migrants».

Concernant ce dernier aspect, le Souverain Pontife a fait remarquer que «la présence très importante de migrants et de réfugiés dans ce pays pose à l’Église le défi de l’accueil et du service de ceux qui sont parmi les plus vulnérables». Il a en même temps relevé le fait que «cette Église est composée d’étrangers et beaucoup d’entre vous – prêtres, religieuses, agents pastoraux – viennent également d’autres pays», appelant à «un engagement particulier en faveur de l’inculturation, afin que la langue, les usages et les coutumes de la Turquie deviennent toujours plus les vôtres».