Istanbul.
1. Après l’arrivée des Frères des Ecoles Chrétiennes en mai 1841 à İzmir,ils débutent en novembre 1841 à İstanbul. Dans les deux cas, ils étaient appelés par les Lazaristes. Les Frères ont commencé à l’intérieur des locaux de Saint-Benoît, appartenant aux Lazaristes. lls y ont seulement des classes primaires. L’expérience dure douze ans. La même expérience se renouvelle à İzmir, dans les mêmes conditions d’organisation et de durée.
2. A Péra, à proximité de l’actuelle place de Taksim, les Frères commencent, en 1847, avec deux classes primaires, qu’ils dirigent en ce lieu pendant dix ans.
3. En 1851, les Frères cessent d’habiter dans les locaux incommodes de Saint-Benoît et louent une maison à proximité. lls ouvrent en même temps une ou deux classes, pendant trois ans. La rue de la nouvelle résidence se nomme YüksekKaldırım. Elle existe toujours.
4. En 1854, les classes de la YüksekKaldırım sont accueillies chez les Dominicains de Saint-Pierre, demeurant en contrebas de la Tour de Galata. C’est le début de l’école Saint-Pierre qui aménage des classes en bois, en 1857, en récupérant des baraques de l’armée française de la guerre de Crimée. Un incendie détruit ces classes vingt ans plus tard. L’école est alors reconstruite en pierres. Les murs de cette construction existent toujours, mais l’école a fermé en 1935, ne pouvant plus recruter d’élèves depuis la loi turque sur les écoles primaires, de 1931, obligeant tous les sujets turcs à fréquenter une école nationale,officielle ou privée.
5. En 1857, alors que l’école Saint-Pierre démarre dans ses baraquements, un demi-pensionnat s’ouvre dans une location de la rue İmam. Les élèves de Péra rejoignent le même site, proche, lui aussi, de la place de Taksim. Le collège, peu après, accueille quelques pensionnaires et ouvre des classes primaires supérieures. Les Frères de Saint-Pierre, ou de Galata, nom du quartier de l’école, habitent dans la communauté du collège. lls font, matin et soir, le déplacement à pied, d’un lieu à l’autre.
6. Une école primaire gratuite est construite, rue Carnavoula, un peu au-dessous du collège et commence en1862. Cela donne un peu d’espace au collège pour se développer. L’école elle-même accueille de plus en plus d’élèves.
7. A la demande de l’archevêque des Arméniens catholiques, deux Frères ouvrent l’école Saint-Paul, réservée aux garçons de la communauté arménienne. Mais l’archevêque a bientôt besoin du terrain de l’école pour construire la cathédrale. L’école ferme en1861.
8. Le collège commence à étouffer dans ses murs, trop resserrés. Un établissement est loué à Kadıköy, au-delà du Bosphore, sur le site de l’antique Chalcédoine. En mai 1864, un pensionnat s’ouvre, sur le site asiatique, susceptible d’accueillir une centaine d’enfants. ll est connu sous le nom commode de pensionnat de Moda, du nom du quartier où il se situe. Pendant ce temps, le collège de la rue İmam continue, accueillant seulement des externes. Le pensionnat peine à se développer, puis y parvient. Mais le contrat de location s’achève en mai 1869. ll réintègre alors le collège de Péra.
9. Un terrible incendie se déclare dans le quartier de Péra, le 5 juin 1870. ll anéantit le collège et l’école de la rue Carnavoula. Heureusement, un terrain a déjà été acheté, en1863, à Kadiköy, sans être construit, faute d’argent. ll est proche du lieu du précédent pensionnat de Moda. Une construction en bois, sur des fondations en pierre, est montée du 15 août au 1º novembre. La rentrée se fait le 2 novembre. Le pensionnat a bientôt une centaine d’élèves, près de trois cents en 1900, et 730 en 2007. Les locaux s’améliorent ou s’agrandissent en1890, 1895, 1906 et 1907, pour devenir ce qui se voit encore aujourd’hui. C’est le collège Saint-Joseph, simplement externat, depuis 1976, mixte depuisla rentrée de 1988, et uniquement lycée, depuis l’année 2003.
10. En même temps que s’ouvre le collège Saint-Joseph de Kadıköy, des externes sont accueillis, à Péra, près du site des classes primaires de 1847. L’école se développe et devient, par la suite, le collège Saint-Jean-Baptiste, à partir de 1886. Ce dernier ferme ses portes en 1934. L’école Saint-Pierre de Galata, éloignée de l’incendie dévastateur de Péra, continue à fonctionner sans anicroche.
11. Des parents d’élèves de Péra ne peuvent mettre leurs enfants en pension à Kadıköy. Pour les satisfaire, le collège Saint-Michel ouvre ses portes en 1886, à proximité du célèbre lycée public de Galatasaray, aujourd’hui prolongé par une université turque, portant le même nom. Le collège Saint-Michel profite sans doute de la proximité des ambassades étrangères, jusque dans les années 1920. ll subsiste aujourd’hui, mais à Feriköy, au-dessus de la place de Taksim. ll est le premier établissement lasallien à adopter la mixité, à partir de 1968.
12. A la demande de l’évêque latin, les Frères prennent en charge les garçons de la paroisse Saint-Esprit, celle de la cathédrale, à partir de 1871. Cette école est condamnée, elle aussi à disparaître, à la suite de la loi fondamentale de 1931, concernant les écoles primaires. Elle se maintient pourtant jusqu’en 1942, avec une dizaine d’élèves étrangers.
13. L’évêque latin demande également aux Frères d’ouvrir une école gratuite pour les garçons de la paroisse de Kadıköy. C’est l’école de Chalcédoine. Celle-ci fonctionne de 1878 à la Première Guerre mondiale. Au retour de la paix, les Frères créent, dans les murs du collège Saint-Joseph, une école gratuite qui subsiste de 1919 à 1924.
14. Une nouvelle école s’ouvre en1897, au-dessus de l’école Saint-Esprit, à la périphérie du quartier de Feriköy. Elle se développe, devient même un collège et subsiste jusqu’à la guerre. C’est l’école Saint-Jean-Chrysostome.
15. Le quartier de Kadıköy jouxte celui de HaydarPaşa, où se dresse la gare monumentale de chemin de fer,construite par l’Allemagne. Les Oblates de l’Assomption dirigent, dans le quartier, un collège devenu renommé. Elles souhaitent la création d’une école de garçons. Les Frères se présentent en 1906. Bientôt, le collège Saint-Joseph entreprend la construction du collège Saint-Louis, sa succursale,pour accueillir le nombre grandissant des élèves de ce nouveau quartier. Ce collège ferme ses portes en 1933. Les derniers élèves, s’ils le désirent, sont accueillis à Saint-Joseph.
16. A Feriköy, le collège Saint-Jean-Chrysostome n’a pas le temps de se rénover en 1914, pris de court par la déclaration de guerre. La construction est entreprise en 1920 et devient le collège Sainte-Jeanne d’Arc qui connaît un bon développement. Mais la loi de 1931 brise son élan. Peu à peu il se vide, ne pouvant plus recruter de jeunes élèves. En même temps, le collège Saint-Michel étouffe à l’intérieur de ses murs. Ce dernier, au lieu d’entreprendre une rénovation, se transporte, en 1937, dans les locaux du collège Sainte-Jeanne d’Arc et lui assure ainsi une nouvelle vie.
İzmir.
A İzmir, les Frères commencent aussi dans l’établissement des Pères Lazaristes, en mai 1841. Très tôt, ils dirigent deux ou trois classes primaires gratuites, près des églises voisines de Sainte-Marie et de Saint-Polycarpe. En 1845, un incendie de quartier détruit leur maison de résidence. En 1853, les Frères quittent l’établissement lazariste et se mettent à la disposition de l’Archevêque, qui leur assure l’entretien. Ce sont les débuts de ce qui devient ultérieurement l’école Saint-Jean, dans le quartier de la future cathédrale de ce nom. Avec l’arrivée du Frère Vérule, en 1865, l’ensemble scolaire des lasalliens prend le nom de Saint-Joseph. Ce nom s’attache ensuite au collège-pensionnat, inauguré en1880, tandis que le primaire continue à se développer, sous le nom de Saint-Jean, et s’installe bientôt près de la cathédrale, érigée en 1875,et portant le même patronyme.
En 1881, s’ouvre à la Pointe, plus au nord de la ville, l’école primaire Saint-André. Une école des arts et métiers y est adjointe, dans laquelle de jeunes apprentis s’initient au travail du bois, de l’électricité et de la cordonnerie. L’ensemble se développe bien jusqu’à la Première Guerre mondiale, mais peine à redémarrer, en 1919.
En 1886, une autre école s’ouvre à Cordélio, de l’autre côté du golfe. La même année, le fleuve Gediz, envasant le golfe, est dévié, plus au nord, et se jette désormais directement dans la mer Egée. Les moustiques se raréfient alors, progressivement. Cordélio s’assainit, attire les familles, en fin de semaine, et commence à se peupler. La modeste école s’installe d’abord à proximité de l’église, ouverte en 1885, avant de s’éloigner à une petite distance, pour jouir d’un espace plus grand et de locaux neufs, mieux adaptés. Les deux Frères font chaque jour la traversée, en bateau. L’établissement ferme en 1935.
Le comité de l’Alliance française de Bornova, au nord d’İzmir, confie sa petite école aux Frères, en 1900. La modeste population fournit un faible contigent. L’établissement se maintient jusqu’à la guerre. En 1901,une petite école ouvre ses portes à Göztepe, à l’ouest de la ville. Les deux Frères peuvent s’y rendre par bateau ou par le tramway hippomobile, bientôt électrifié, semble-t-il. La localisation exacte de cette école Saint-Germanicus, nom d’un martyr de l’époque de Saint Polycarpe, est encore inconnue. Les soeurs de la Charité, établies à Buca, à l’est d’İzmir,d’abord en 1854, puis en 1871, suite à une petite interruption provoquée par l’insécurité due au brigandage du moment, obtiennent la venue de deux Frères,en 1906, pour assurer la scolarisation des garçons. Aucun document connu n’explique pourquoi le petit établissement cesse en 1910. Pourtant, un plan des archives suggère un projet d’acquisition d’une propriété.
L’évènement grave d’İzmir est l’incendie du 13 septembre 1922, quelques jours après l’entrée victorieuse des troupes turques de la guerre d’indépendance.Toute la ville franque, grecque et arménienne est en cendres. Le collège Saint-Joseph de la rue des Roses et l’école Saint-Jean ne laissent que des murs calcinés. Les Frères ont dû fuir. lls reviennent pourtant dès le mois d’octobre et font revivre le collège Saint-Joseph dans les murs de l’école Saint-André, de la Pointe, quartier sorti indemne de l’incendie. Le nouveau collège ne peut faire renaître la section lycée. Cette dernière resurgit seulement en 1987. Cordelio, appelé aujourd’hui Karşıyaka, n’est pas atteint par le sinistre de 1922. Les classes se perpétuent jusqu’en 1935.
Les autres écoles deTurquie.
Les Frères ouvrent un établissement à Trabzon, en 1881, pour répondre à l’appel de l’évêque arménien catholique. La population scolaire y est essentiellement arménienne et grecque. Le collège connaît un grand rayonnement dans la région. ll ouvre même une section supérieure de commerce. Mais il ne parvient pas à se recruter des élèves, après la Première Guerre mondiale.
Un autre établissement ouvre les portes à Erzurum, en 1884, également pour satisfaire la population arménienne. Bientôt, les tracasseries provoquées par le clergé ne cessent de se multiplier, Les Frères se découragent et se retirent en 1902.
Le troisième établissement, en Anatolie, s’ouvre en 1892, lorsque le chemin defer parvient à Ankara. Dans cette ville, les Frères parviennent à établir,côte à côte, le collège Saint-Clément et une école gratuite. Un incendie, en1904, compromet l’existence de l’établissement. Ce dernier ressuscite pourtantdes cendres, mais ne peut reprendre après la guerre.
Les Frères s’investissent, en 1904, à Uşak, ville située à deux-cents kilomètres à l’est d’İzmir, dans une école préexistante, ouverte par les prêtres séculiers. Leur chapelle sert de centre paroissial. lls sont obligés de tout abandonner, en 1915.
En 1906, les Frères des Eécoles Chrétiennes succèdent aux Frères de Ploërmel, à Zongouldak, port de la mer Noire. L’établissement appartient à la société française des mines Héraclée. Les Frères peuvent s’y maintenir jusqu’en 1924, avec une interruption pendant la guerre.
Une dernière école est dirigée par les Frères, en Anatolie, mais elle n’a jamais été sous la juridiction du District de Constantinople. Alexandrette, en effet, nommée İskenderun en langue turque, rejoint la république de Turquie, seulement en 1939. L’école, ouverte en 1912, dépend de la juridiction du Frère Visiteur de Bethléem ou de Beyrouth, selon l’époque concernée. Les Frères choisissent de se retirer avec leurs élèves, lors du transfert du territoire du Hatay à l’autorité turque.
Le secteur de Turquie, héritier d’une longue et riche histoire, dispose aujourd’hui de trois lycées, tous dirigés par un directeur français, recruté dans le réseau lasallien de France. Une loi de 1931, en organisant l’enseignement primaire en Turquie, prive nos établissements des élèves soumis à l’obligation scolaire de cinq années. Une seconde loi, en 1999, supprime la section collège, en prolongeant de trois années l’obligation scolaire, à laquelle sont soumis les jeunes Turcs.
Mais les trois établissements ont préalablement introduit la mixité dans leur organisation éducative : en 1968 à Saint-Michel, en 1978 à İzmir, en 1988 à Kadıköy. Ainsi, les classes primaires disparaissent, mais les effectifs des élèves parviennent cependant à se maintenir. Les élèves sont tous âgés de plus de quatorze ans. La pédagogie et la psychologie déployées à leur service prennent en compte cette nouvelle organisation des lycées lasalliens turcs.
Frère Ange MICHEL
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