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Le Louvre fait l’acquisition de 272 icônes d’Orient

Le Louvre fait l’acquisition de 272 icônes d’Orient

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Cécile Séveirac – publié le 03/03/25

Le musée du Louvre a annoncé mercredi 26 février l’acquisition de 272 icônes chrétiennes d’Orient issues d’une collection libanaise privée. Ces œuvres, d’une grande rareté, intégreront le futur département des Arts de Byzance et des chrétientés en Orient du Louvre, dont l’ouverture est prévue pour 2027.

Le Louvre a fait l’acquisition fin février de 272 icônes issues d’une collection privée libanaise, qui seront présentées à partir de 2027 dans le futur département des Arts de Byzance et des chrétiens d’Orient. Le montant de l’acquisition n’a pas été révélé.

Ces icônes appartenaient à Georges Abou Adal. Homme d’affaires décédé en 2001 à l’âge de 81 ans, il était à la tête du groupe de presse Les Éditions orientales et était une figure de proue de la communauté grecque-catholique. Sa collection d’icônes avait été complétée par l’un de ses fils, Freddy Abou Adal. La collection de la famille Abou Adal comporte 272 icônes crétoises, grecques, balkaniques, transylvaines, valaques, russes, levantines et melkites, indique le musée du Louvre.

Il s’agit de l’un des ensembles privés d’icônes les plus remarquables, tant par leur nombre que par leur diversité et leur qualité exceptionnelle. Elle comporte ainsi des icônes d’iconostase, des icônes de dévotion privées, ainsi que des triptyques ou diptyques. De nombreuses œuvres ont été signées par de grands peintres, comme Mikhaïl Damaskinos ou les frères Georgios et Frangos Kontaris. Certaines iconographies se distinguent également par leur rareté, comme la Fête de l’Orthodoxie, qui représente le rétablissement du culte des images après la crise iconoclaste, la Divine liturgie ou la représentation symbolique de l’Eucharistie. La collection intègre également plusieurs représentations de saints stylites comme Siméon l’Ancien et Siméon le Jeune, ces moines ermites adeptes d’une ascèse extrême qui se retiraient pour prier et jeûner tout en haut d’une colonne, ainsi qu’une très grande icône du premier Concile de Nicée (325) réalisée au XVIIe siècle.

Les icônes, images facilitant la prière

L’acquisition de cette collection constitue « un acte fondateur pour le département des Arts de Byzance et des chrétientés en Orient » : il s’agit de l’une des seules collections muséales à pouvoir illustrer une telle diversité dans les régions de production de l’art de l’icône. Le département des Arts de Byzance réunira près de 20.000 œuvres qui contribueront ainsi à mieux faire connaître l’art byzantin et post-byzantin allant des origines de l’image chrétienne au IIIe siècle jusqu’au début du XXe siècle. Les œuvres exposées couvriront également une aire géographique large, de l’Éthiopie à la Russie, des Balkans à la Mésopotamie, du Caucase au Levant.

Les icônes, du grec eikōn signifiant « image », sont des images sacrées facilitant la rencontre de Dieu avec le croyant. L’Église catholique encourage la contemplation de ces images, qui permettent de rendre plus concrets les mystères de la foi : « La contemplation des icônes saintes, unie à la méditation de la Parole de Dieu et au chant des hymnes liturgiques, entre dans l’harmonie des signes de la célébration pour que le mystère célébré s’imprime dans la mémoire du cœur et s’exprime ensuite dans la vie nouvelle des fidèles ». (CEC n°116). « La beauté et la couleur des images stimulent ma prière. C’est une fête pour mes yeux, autant que le spectacle de la campagne stimule mon cœur pour rendre gloire à Dieu », disait ainsi saint Jean Damascène.