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Message de rentrée du F. Visiteur, Habib ZRAIBI

Message de rentrée du F. Visiteur, Habib ZRAIBI

A tous les membres des communautés éducatives des établissements lasalliens du District
du Proche-Orient
Salutations fraternelles en De La Salle !
Tout d’abord je voudrais souhaiter à chacune et à chacun d’entre vous une bonne rentrée et
un bonne année scolaire 2024 – 2025 malgré tous les nuages sombres qui couvrent le ciel de
notre Proche-Orient.

J’espère que durant cette nouvelle année scolaire la paix sera revenue dans la région et que
nous aurons dépassé la plupart des crises que nous traversons ces dernières années.
Dans un esprit de fraternité et de solidarité, nous avons pu jusqu’à maintenant nous sortir de
ces crises. Le slogan « One La Salle » ou « Un seul La Salle » lancé par le centre de
l’Institut a été vécu dans le concret de nos secteurs et de notre District et nous a aidés à tenir
et à assurer la pérennité de la Mission Éducative Lasallienne. C’est un encouragement à
continuer dans la même voie.

L’année 2024-2025 sera une année lasallienne par excellence. Nous avons deux jubilés à
vivre : Le 300 e anniversaire de la reconnaissance de l’Institut par le roi de France en 1724 et
par le Pape en 1725 ainsi que le 75 e anniversaire de la proclamation en 1950 de notre
Fondateur, St Jean-Baptiste de La Salle, comme Patron Céleste des Éducateurs. C’est
pourquoi l’Institut a proclamé l’année 2025 « année de la spiritualité lasallienne ». Si nous
avions l’habitude de célébrer une semaine ou une quinzaine lasallienne chaque année, c’est
toute une année lasallienne que nous sommes appelés à célébrer. Année durant laquelle nous
sommes appelés à redécouvrir et à vivre les inspirations éducatives et spirituelles de notre
Fondateur. Mais aussi et surtout à les faire découvrir et connaître à nos élèves et à leurs
familles. Osons proposer à des jeunes et à des adultes d’entrer dans un itinéraire vocationnel
et donnons-leur les moyens d’y progresser : quel beau projet de vie de vivre son métier
d’enseignant en l’inscrivant dans la tradition lasallienne, voire de devenir Frère des écoles
chrétiennes !

Nous avons un héritage éducatif et spirituel très riche et reconnu depuis près de 350 ans, et
qui a constamment été enrichi et actualisé au cours des ans afin de répondre au plus près aux
besoins des jeunes. Il mérite que des jeunes et des adultes se donnent entièrement à le
continuer, à l’adapter et à l’améliorer.
Une des principales inspirations et réalisations de De La Salle fut et reste l’attention
particulière aux plus démunis, aux plus vulnérables. Cette inspiration doit toujours être
présente à notre esprit dans notre pratique éducative de tous les jours et à tous les niveaux.

Pour l’année 2023 -2024, le Centre de l’Institut avait proposé comme thème « ET TOI,
VERS OÙ REGARDES-TU » que l’on pourrait transformer en « où regardons-nous pour en
arriver à ne plus voir nos frères et sœurs ?
 (R L 9, p 4)». Thème qui nous invitait à corriger
notre regard afin de mieux percevoir les blessures des personnes, adultes et surtout jeunes,
autour de nous. Il nous invitait à redécouvrir l’autre, et, à partir de la redécouverte de
l’autre et de l’établissement de relations fraternelles, nous devons prendre le risque d’aller à
la rencontre de ceux qui souffrent et de créer d’autres histoires significatives qui donnent

naissance à une humanité compatissante et continuent ainsi d’être le signe d’une fraternité
vécue (R L 9, p35).

Pour l’année 2024 – 2025, le thème que la Réflexion Lasallienne N°10 indique est en
continuité avec celui de 2023-2024 : « Notre cœur est dans les périphéries ». Les
périphéries, on peut les trouver loin de nous, là où l’humain est sacrifié devant les intérêts
financiers, politiques, etc. … dans les victimes de la haine, de la guerre, de la violence, de la
drogue, du mépris, du racisme, de la misère, … mais aussi dans nos établissements scolaires
parmi les personnes, jeunes ou adultes, que nous rencontrons chaque jour dans les couloirs,
etc… et qui portent des blessures profondes, des souffrances cachées par dignité, qui
trainent de lourds boulets invisibles … Pris par le quotidien, nous ne les voyons pas, nous ne
les remarquons pas. En effet « ce qui met l’«autre » hors de portée de notre regard, le marginalise et
en fait un étranger”. (R L 10. P. 5) c’est cela aussi nos périphéries !

Le « mouvement Levain » et la question « où est ton Frère, où est ta sœur ? » nous invitent
à une conversion radicale du regard pour voir ces personnes périphéries dans nos
établissements et à leur donner la première place dans notre attention et nos soucis.

« Où est ton frère ? Où est ta sœur ? » (cf. Gn 4,9) sont les questions déchirantes qui nous mettent face à
notre propre réalité et à la véritable situation de notre cœur face aux périphéries, tout comme
Jésus a mis face à leur réalité ceux qui lui demandaient : « Et qui est mon prochain ?» (Lc 10,29). (R L . p. 6)
C’est cette situation du monde que le 46ème Chapitre général perçoit et nous fait nous sentir interpellés
comme Jean-Baptiste de La Salle et ses premiers compagnons. Touchés par la détresse humaine et
spirituelle des enfants des artisans et des pauvres, ces pionniers ont entrepris un long voyage à la rencontre
de ces périphéries souffrantes. Ils ont ainsi rencontré Dieu qui a rendu féconde l’œuvre qu’ils ont
commencée. Ces hommes passionnés n’ont pas seulement donné une réponse créative aux besoins de ces
enfants et de ces jeunes, mais ils en ont saisi le cœur le plus profond : la nécessité de créer un signe de
fraternité qui leur rendrait leur dignité, en les traitant comme des frères et en s’appelant eux-mêmes «
Frères », comme le décrivent joliment les biographes : « ils s’appelleront Frères ». (R L 10. p. 6)
Le Pape François nous a dit lors de l’audience qu’il nous a accordée pendant le Chapitre : « les défis du
monde d’aujourd’hui sont fondamentalement des défis éducatifs ». (R L 10. p. 6 – 7)
Ainsi, le chemin que nous sommes invités à parcourir sera pour nous le lieu d’où nous pourrons discerner le
sens de notre présence dans le monde comme personnes, comme êtres humains, comme chrétiens et
comme lasalliens. (R L 10. p. 18)
Discerner à partir des périphéries, c’est y placer le souvenir de notre humble origine : un petit groupe
d’hommes qui, inspirés par Dieu, se sont laissés toucher et ont mis tout ce qu’ils avaient ; le « reste » a été
placé par Dieu dans sa Providence. (R L 10. p. 18)
Avoir le cœur aux périphéries, c’est discerner nos projets éducatifs et pastoraux, en optant pour ceux que
Dieu préfère. (R L. p. 18) ; les pauvres, les marginalisés, les exclus, ceux qui n’ont pas accès à l’éducation, les
analphabètes, les victimes de la violence, ceux qui sont persécutés pour la justice, ainsi que ceux qui, en
raison de processus éducatifs médiocres, n’ont pas accès aux chances de s’en sortir. (R L 10 p. 16)
À partir de là, c’est nous encourager à créer de nouvelles réponses, à nous défaire de nos attaches et à nous
libérer des formats établis ; c’est dépasser les préjugés, pour donner les réponses éducatives dont ont besoin
tant d’enfants, d’adolescents et de jeunes qui errent chaque jour
dans les périphéries. (R L 10. p. 18)

L’année 2024-2025, année de la spiritualité lasallienne sera pour nous une année de
conversion, de retour aux sources lasalliennes pour renouveler notre regard et notre pratique
éducative en les tournant vers les « périphéries dans nos établissement » et vers l’éducation
à la justice, à la paix, à l’attention à l’autre, à la solidarité, à l’écologie intégrale, … à la
« lasallianité ».
Bonne rentrée et Bonne année !