L’Oeuvre d’Orient
organise son 4e colloque sur l’enseignement catholique et la francophonie au Moyen-Orient, sur le thème « L’avenir des jeunes des écoles chrétiennes au Moyen-Orient », les 16 et 17 juin 2023, à Amman, en Jordanie, indique un communiqué de L’Œuvre d’Orient. La rencontre se déroulera dans le collège Terra Sancta d’Amman.
Une conférence de presse est organisée le vendredi 16 juin à 9h (heure française), en direct du collège Terra Sancta d’Amman, en présence de Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de L’Œuvre d’Orient, Alexis Le Cour Grandmaison, ambassadeur de France en Jordanie, et Mgr Giovanni Pietro Dal Toso, nonce apostolique en Jordanie.
Des colloques – réunis à intervalle régulier – ont pour objectif de « mobiliser les divers acteurs de l’enseignement catholique au Moyen-Orient pour échanger sur les enjeux éducatifs et sociaux que représente la préservation de ce réseau unique d’établissements », lit-on dans le communiqué.
« Les perspectives de la jeunesse orientale » et « le rôle des écoles chrétiennes francophones dans la stabilité des populations » seront au cœur des discussions lors du 4e colloque. « Face à une jeunesse toujours davantage tentée par l’émigration, les écoles chrétiennes francophones se donnent pour mission d’offrir sur place une formation d’excellence et des débouchés professionnels », indique la même source.
Les colloques réguliers permettent « une meilleure coordination des établissements catholiques francophones au Moyen-Orient », « l’harmonisation des méthodes pédagogiques, la formation des professeurs », « la mise en place de plateformes numériques communes ». De « nombreux acteurs extérieurs, particulièrement les diverses autorités politiques françaises, mais également les grandes métropoles et les régions qui ont des budgets dédiés à l’aide internationale et la solidarité » participent à ces rencontres.
En 2020, le fonds Écoles chrétiennes francophones d’Orient, financé à parité par l’État français et L’Œuvre d’Orient, a vu le jour. L’initiative du président Emmanuel Macron, ce fonds soutient les écoles catholiques francophones au Moyen-Orient.
Fondée en 1856 sous le nom de L’Œuvre des Écoles d’Orient, L’Œuvre d’Orient est « engagée dans le soutien aux institutions éducatives dans tout le Moyen-Orient », rappelle le communiqué. Parmi ses œuvres : la rénovation d’écoles, l’aide à la rémunération des enseignants, le soutien aux transports scolaires pour les enfants, l’équipement des établissements en matériel informatique.
Message du Président de la République pour le Colloque de la francophonie de L’Œuvre d’Orient (Amman)
Vous avez choisi de tenir ce colloque de l’Œuvre d’Orient sur la francophonie en Jordanie. Je m’en félicite. Ce pays avec lequel la France entretient une relation de confiance et d’amitié et où j’ai eu le plaisir de me rendre en décembre dernier, apporte, sous la conduite de mon ami, Sa Majesté le Roi Abdallah II, une contribution essentielle à la promotion de l’ouverture et de la tolérance dans la région et au-delà.
Je souhaite, une nouvelle fois, saluer l’engagement de l’Œuvre d’Orient. Depuis 1856, elle agit sans relâche pour la préservation de l’identité plurielle du Moyen-Orient et se tient aux côtés des populations de la région. Cet engagement inscrit dans le temps long a gardé toute sa vitalité, tout son élan. J’ai pu le constater au Liban alors que le pays continue de s’enfoncer dans une crise sans précédent. J’ai pu le constater en Irak où l’Œuvre d’Orient fait un travail remarquable de soutien aux communautés chrétiennes et aux minorités religieuses, qui ont particulièrement souffert du joug de Daech. Je pourrais évoquer la qualité, la force et l’utilité de son action dans d’autres pays de la région de l’Arménie à l’Égypte.
L’engagement de la France aux côtés des chrétiens d’Orient est ancien. Le cadre politique de ce lien a profondément évolué mais la France continue à se mobiliser en faveur de ces populations amies, avec lesquelles nous avons une longue histoire commune. C’est particulièrement vrai dans la période récente au cours de laquelle la violence terroriste s’est déchainée en visant particulièrement certaines populations dont les chrétiens et les Yézidis. Depuis sa création, en 2015, le fonds pour les victimes de violences ethniques et religieuses au Moyen-Orient a permis de financer environ 130 projets destinés aux communautés chrétiennes vulnérables pour les soutenir dans leur volonté de faire face et de rester dans une région qui leur doit tant et à laquelle elles sont tant attachées. Cet appui de la France va également à la protection du patrimoine. Notre effort porte sur la réhabilitation de sites religieux et culturels emblématiques dans la région mais j’ai aussi voulu que ce patrimoine chrétien, deux fois millénaires, soit offert en partage à tous et présenté pour ce qu’il est : un trésor universel. C’est tout le sens de l’ouverture, au Louvre, d’un département sur les arts de Byzance et des chrétientés d’Orient.
L’histoire de notre relation avec les chrétiens d’Orient est indissociable de l’ancrage de la francophonie dans la région. Ils la font vivre de multiples manières. J’insisterai aujourd’hui sur le rôle essentiel des établissements scolaires qu’ils animent et entretiennent depuis des siècles. Ce sont des foyers de diffusion de la langue française mais ils partagent aussi avec la France la même conception universaliste du savoir, que ces communautés veulent rendre accessible au plus grand nombre, en promouvant des valeurs de tolérance, d’humanisme et de vivre ensemble.
Notre partenariat en ce domaine est dense. L’engagement aux côtés de ces réseaux scolaires en Orient s’inscrit, en outre, dans le droit fil de la ligne directrice que j’ai affirmée depuis le début de mon premier mandat, celle d’une véritable « ambition pour la langue française et le plurilinguisme ». Je n’oublie pas que soutenir les écoles d’Orient, c’est soutenir la scolarité en français de plus de 400.000 élèves de toutes confessions, scolarisés dans 550 établissements francophones, dans six pays de la région allant de l’Égypte, à l’Irak et au Liban – en passant naturellement par la Jordanie.
Cette ambition, j’ai voulu la rendre encore plus efficace et plus agile. À cette fin, nous avons inventé avec l’Œuvre d’Orient une formule originale, un fonds public-privé en tandem entre l’Œuvre d’Orient et l’État, ouvert aux contributeurs extérieurs. C’est en janvier 2020, à Jérusalem, que j’ai annoncé la création de ce fonds. J’avais durant ce déplacement rappelé l’attachement de la France à son rôle de protection des communautés chrétiennes en Terre Sainte et notre engagement constant à leurs côtés. Je tiens à le répéter aujourd’hui dans le contexte difficile que connait Jérusalem.
Dès la rentrée 2020, le fonds conjoint est entré en action et est venu en aide à des centaines d’écoles chrétiennes francophones au Liban parallèlement au soutien apporté par la France via l’AEFE notamment. Face à l’ampleur des besoins, Monseigneur Gollnisch et moi-même avons décidé le doublement des moyens mis à disposition de ce fonds. Ce sont désormais 4M€ qui sont alloués chaque année pour renforcer notre appui aux écoles les plus fragiles du Proche et du Moyen-Orient.
Soyez assurés du soutien résolu de la France à ces réseaux d’écoles et aux jeunesses du Moyen-Orient, à travers la langue mais aussi la qualité de leur éducation et des principes qui leur sont transmis. Je suis, vous le savez, convaincu que la diversité est indissociable de l’identité, de l’histoire et de la culture du Proche et du Moyen-Orient et que le maintien de cette diversité est une condition indispensable à son évolution vers la paix, la stabilité, la tolérance et la prospérité.