Le secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les États, Mgr Gallagher, a conclu ce vendredi 4 février 2022 une visite de quatre jours au Liban (31 janvier-4 février), indique Vatican News.
Au cours d’une rencontre avec les journalistes, il a exprimé la volonté du Vatican de jouer un rôle dans un dialogue entre les parties libanaises afin de permettre d’apaiser les tensions au pays : « Si cela devait arriver, le Saint-Siège envisagerait sérieusement de participer à un dialogue national, et peut-être même de l’accueillir, a-t-il déclaré. Cela doit toutefois être le résultat d’une demande formulée par toutes les parties concernées. » Mgr Gallagher a réitéré l’appel à la communauté internationale, déjà exprimé par le pape dans son discours au Corps diplomatique le 10 janvier dernier, d’aider le Liban sur le chemin de la « résurrection » par des gestes concrets.
Se référant à un hypothétique voyage du pape au pays du Cèdre, Mgr Gallagher a souligné qu’il aura lieu « lorsque les conditions le permettront ». Le pape lui-même a dit à plusieurs reprises qu’il voulait tenir sa « promesse » de visiter cette terre « symbole de générosité ».
Le secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les États a encouragé le peuple libanais à continuer à être « un exemple » d’un Moyen-Orient « pluriel, tolérant et diversifié ». Il a rappelé aux chrétiens leur rôle en tant que « tissu historique et social du Liban ».
Lors de son voyage, le diplomate a prié pour les victimes de l’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020 au cours de la messe célébrée le 2 février avec les religieux dans la basilique de Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse. Mgr Gallagher a rencontré à deux autres occasions les familles des victimes pour leur exprimer personnellement ses condoléances.
Rencontres au pays
Durant son voyage, le secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les États a eu plusieurs rencontres avec les personnalités politiques du pays.
Mardi 1er février, Mgr Gallagher a rencontré le président Michel Aoun et lui a réitéré le souci du pape de préserver l’identité du Liban en tant que « projet de paix ».
Le même jour, il a rencontré le président du Parlement, Nabih Berry, et le commandant de l’armée, le général Joseph Aoun.
Jeudi, il a échangé avec le Premier ministre Najīb Mikati et le ministre des Affaires étrangères libanais, Abdallah Bou Habib.
Mgr Gallagher a également rencontré les autorités musulmanes libanaises: le Grand Mufti de la République libanaise, Abd al-Latif Derian; le Cheikh Abd al-Amir Qabalan, chef du Conseil suprême chiite; le Cheikh druze Akl Naim Hassan. Au cours de ces entretiens, l’importance de la coexistence des musulmans et des chrétiens pour l’avenir du pays a été évoquée, indique la même source.
Mgr Gallagher a aussi participé – en tant qu’invité spécial – à l’assemblée mensuelle des évêques maronites, réunis le 2 février au siège patriarcal de Bkerké. Dans le communiqué final de la réunion, les évêques ont souligné que la visite du haut représentant du Vatican manifeste la préoccupation du pape François pour le présent et l’avenir du Liban.
Le secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les États a également visité le centre d’accueil pour migrants de Caritas et le centre pour jeunes Lazaristes Carlo Acutis. Il a rencontré les patriarches orthodoxes et les évêques catholiques ainsi que les chefs religieux libanais qui étaient venus au Vatican le 1er juillet pour prier ensemble avec le pape François.
«Le pape Jean-Paul II et le message libanais»
Le 2 février, Mgr Gallagher a ouvert un symposium sur le thème: « Le pape Jean-Paul II et le message libanais », organisé à l’Université du Saint-Esprit de Kaslik.
Jean-Paul II avait accompagné l’histoire du Liban en « s’associant à sa souffrance par la prière et l’action », a souligné Mgr Gallagher.
La veille, le 1er février, le diplomate avait rappelé la préoccupation de Jean-Paul II pour le Liban dans un discours devant le corps académique et les membres du Conseil stratégique de l’Université Saint-Joseph.