Cultiver l’intériorité, la communion et l’engagement :
un chemin pascal.
Il est désolant de constater que le paysage qui s’offre actuellement à nous,particulièrement au Proche-Orient est un paysage de désordre, d’anarchie, d’injustice, de violence et de guerre où le nombre des laissés pour compte ne cesse d’augmenter de jour en jour. Vient s’ajouter la Pandémie du virus Corona qui s’est répandue mondialement. Nous sommes en train d’expérimenter une certaine paralysie de la vie active. Elle nous révèle à nous-mêmes notre propre fragilité. Cette situation nous oblige à prendre du recul par rapport à l’activisme, à la frénésie et au bruit.
En tant que disciples fidèles de Jean-Baptiste de La Salle, nous sommes invités à « ne rien voir que par les yeux de la foi, à ne rien faire qu’en vue de Dieu et à attribuer tout à Dieu ». Tenant compte de ces évènements amplifiés par les mass media, un sentiment de panique habite beaucoup de gens. Ce fait n’est pas justifié, bien entendu en prenant toutes précautions nécessaires. Le Seigneur ne cesse de répéter ce message : « N’ayez pas peur, je suis avec vous chaque jour et tous les jours ». C’est le moment de prendre des temps de silence et de réflexion, c’est aussi une grande opportunité de découverte de la présence du Seigneur dans nos vies pour la conversion. Rappelons-nous qu’à la Croix succède la Résurrection. Le Seigneur est là avec nous dans cette tempête. Le carême est un voyage à travers le désert en attendant le point culminant du triduum Pascal. Nos pensées se tournent vers la Semaine Sainte, vers Pâques. Et cela donne aussi un sens à l’attente, à la patience et aussi à la douleur.
C’est vrai que la rencontre physique entre les personnes est difficile dans ces temps-ci mais cela ne veut pas dire que la communion est impossible. C’est possible de placer les souffrances et les espoirs des hommes et femmes de ce temps au cœur de nos prières dans nos maisons, écoles et communautés. C’est une façon différente d’annoncer l’Évangile avec encore plus d’intensité intérieure. Face et à la mesure du stress extérieur, il nous faut, d’une part, développer une vie intérieure, une foi vivante et, de l’autre, une vie de fraternité et d’empathie(intérieure). Savoir combien de personnes sont en prière et combien elles sont disponibles et solidaires les unes pour les autres nous remplit de consolation et de paix.
On ne peut oublier aussi les éducatrices et éducateurs des écoles lasalliennes qui se sont investis dans l’enseignement à distance sous différentes formes afin d’assurer aux jeunes le savoir nécessaire. A signaler aussi ces bénévoles qui vont servir au-delà des différences régionales, de la sensibilité politique et des interprétations. C’est vraiment un moment d’unité dont nous avons absolument besoin pour comprendre comment continuer à construire. Il y a donc la gratitude, l’estime et aussi le réservoir spirituel qui ne manque pas. En Espagne, Les artistes catholiques les plus connus s’unissent en un festival virtuel afin de porter un message d’espérance à ceux qui sont contraints à rester chez eux à cause de la pandémie.
A chacun de porter son témoignage d’un Christ ressuscité qui souffre avec ceux qui souffrent. Soyons fiers d’avoir été appelés à servir une mission d’éducation, à construire un monde d’hommes et de femmes capables de porter l’Espérance pour relever les défis quels qu’ils soient et de vivre en frères et sœurs. Belle mission que la nôtre !
Le Christ est ressuscité, Joyeuses Pâques 2020.
Frère Fadi Sfeir, Visiteur du District du Proche-Orient